I’m a French photographer, born in 1992.
my work explores the interactions between space and human, questioning the mutations that transform our contemporary landscapes
trained at ECAL, and later in geomatics, urban planning, and civil engineering, I’ve developed an approach that blends image-making with territorial analysis.
available for commissioned work in the fields of architecture, interiors, retail, scenography, product, corporate
prints available upon request.
member of associations Photographes & Architecture and SAIF.
phone : +33 6 12 49 48 15
email : prguedj@gmail.com
instagram : https://www.instagram.com/pr.guedj
my work explores the interactions between space and human, questioning the mutations that transform our contemporary landscapes
trained at ECAL, and later in geomatics, urban planning, and civil engineering, I’ve developed an approach that blends image-making with territorial analysis.
available for commissioned work in the fields of architecture, interiors, retail, scenography, product, corporate
prints available upon request.
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lectures :
2025 Le Moniteur - Atelier Fuso / Rue Myrha, august
2025 Le Moniteur - Atelier Lâme / Marché couvert, may
2025 Revue EXE - Atelier Lâme / Cinéma la Toile de Mer, february, march, april, n°59
2025 Figaro Immobilier - Atelier Fuso / Rue Myrha, march
2025 D’Architectures - Nicolas Hugoo Architecture / Zac Paul Bourget, april , n°324
2025 Divisare - Atelier Lâme / Halles gourmandes
2025 Divisare - Atelier Lâme / Cinéma la Toile de Mer
2024 afasia arq - LAN Architecture / Wood UP
2021 PUCA, « Regards sur les zones d’activités économiques »
exhibitions :
2025 Galerie 4m2 - Vertical Utopia, Mai
distinctions :
2024 Villa Noailles - 39e festival international - shortlisted - Vertical Utopia
2023 Urbanautica institute award - shortlisted - Vertical Utopia
2022 Urbanautica institute award - shortlisted - Esthétique de l’anthropocène I
2025 Le Moniteur - Atelier Fuso / Rue Myrha, august
2025 Le Moniteur - Atelier Lâme / Marché couvert, may
2025 Revue EXE - Atelier Lâme / Cinéma la Toile de Mer, february, march, april, n°59
2025 Figaro Immobilier - Atelier Fuso / Rue Myrha, march
2025 D’Architectures - Nicolas Hugoo Architecture / Zac Paul Bourget, april , n°324
2025 Divisare - Atelier Lâme / Halles gourmandes
2025 Divisare - Atelier Lâme / Cinéma la Toile de Mer
2024 afasia arq - LAN Architecture / Wood UP
2021 PUCA, « Regards sur les zones d’activités économiques »
exhibitions :
2025 Galerie 4m2 - Vertical Utopia, Mai
distinctions :
2024 Villa Noailles - 39e festival international - shortlisted - Vertical Utopia
2023 Urbanautica institute award - shortlisted - Vertical Utopia
2022 Urbanautica institute award - shortlisted - Esthétique de l’anthropocène I
© Pierre-Romain Guedj tous droits réservés 2025
L’ensemble de ce site relève de la législation française et internationale sur le droit d’auteur et la propriété intellectuelle. Tous les droits de reproduction sont réservés, y compris les représentations iconographiques et photographiques.
La reproduction, adaptation et/ou traduction de tout ou partie de ce site sur un support quel qu’il soit, est formellement interdite sauf autorisation expresse de l’auteur.
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25
2025[EN]
In the Estonian urban landscape, two emblematic forms of Soviet architecture still persist : the Khrushchyovkas, five-story prefabricated buildings erected in just 25 days under Nikita Khrushchev, and the Brezhnevkas, which replaced them from the late 1960s under Leonid Brezhnev, reaching up to 17 stories. Conceived as emergency responses to the housing crisis brought on by rapid industrialization, these buildings were designed to last only 25 years. They embodied the ideals of collectivist urbanism: functional, standardized, endlessly reproducible. Bricks in a dream where every home was meant to be the same. In this prefabricated world, function overwhelmed form, and utility replaced sensitivity.
Though they may appear mundane, these structures form an omnipresent and ambivalent legacy in the urban fabric. They are visible remnants of a time Estonia has sought to leave behind. Since regaining independence, the country has undertaken a strong identity reconstruction, marked by a deliberate break with its Soviet past, through language, culture, and politics. And yet, these buildings remain, inhabited notably by the Russian-speaking population, preserving a memory that official history often attempts to sideline.
In this context, Estonia’s decision not to launch a nationwide demolition campaign in favor of newer, more modern and energy-efficient buildings is far from trivial. Unlike much of Europe, where outdated housing is often replaced wholesale with contemporary constructions, Estonia has taken a more measured and sustainable path. This rejection of tabula rasa, initiated several years ago, reflects an awareness of the ecological, social, and cultural costs of large-scale demolition. To renovate rather than raze, to rethink rather than replace: this strategy, while slower and less visually transformative, offers a more balanced response to the climate crisis and the urgency of energy efficiency. It also encourages a reassessment of the value of what already exists, even if it seems outdated or discordant, and the pursuit of softer, more respectful trajectories of transformation, mindful of both the residents and the memory embedded in these places.
This project explores that tension: between survival and erasure, between ideology and everyday use, between concrete and sky. It focuses on what these rigid, repetitive forms reveal about the utopia that produced them—and the daily life that continues within them.
In a country largely shaped by nature, these normative constructions stand as vertical dissonances, indifferent to the surrounding landscape. The contrast is stark, at times unsettling: the mechanics of the past confronting the resilience of the present.
︎
[FR]
Dans le paysage urbain estonien subsistent deux formes emblématiques de l’architecture soviétique : les Krouchtchevkas, immeubles préfabriqués de 5 niveaux et construits en 25 jours sous Nikita Khrouchtchev, et les Brejnevkas, qui leur ont succédé à partir de la fin des années 1960 sous Léonid Brejnev, s’élevant de 9 à 17 niveaux. Pensés comme réponses d’urgence à la crise du logement liée à l’industrialisation massive, ces bâtiments étaient conçus pour durer 25 ans. Ils incarnaient l’idéal d’un urbanisme collectiviste : fonctionnel, standardisé, reproductible à l’infini. Des briques d’un rêve où chaque logement devait être identique. Dans ce monde préfabriqué, la fonction écrase la forme, l’utile remplace le sensible.
Si ces structures semblent banales, leur omniprésence dans le paysage urbain constitue un héritage ambivalent. Elles sont les traces visibles d’une époque que l’Estonie cherche activement à dépasser. Depuis son indépendance, le pays s’est engagé dans une reconstruction identitaire forte, marquée par une volonté de rompre avec le passé soviétique, notamment par la langue, la culture, la politique. Pourtant, ces bâtiments demeurent, habités notamment par une population russophone, entretenant une mémoire que l’histoire officielle tente d’écarter.
Dans ce contexte, le choix de l’Estonie de ne pas opter pour une campagne de démolition massive au profit d’une reconstruction plus moderne est loin d’être anodin. Contrairement à une tendance largement répandue qui consiste à balayer un bâti jugé obsolète pour faire place à de nouvelles constructions aux standards contemporains, l’Estonie privilégie une approche plus mesurée et durable. Ce refus de la table rase, amorcé depuis plusieurs années, traduit une prise de conscience des coûts écologiques, sociaux et patrimoniaux d’une démolition à grande échelle. Réhabiliter plutôt que raser, repenser l’existant plutôt que le remplacer, cette stratégie de réparation, bien que plus lente et moins spectaculaire, offre une réponse plus équilibrée à la crise climatique et à l'urgence énergétique. Elle invite aussi à reconsidérer la valeur de ce qui est là, même quand cela semble daté ou discordant, et à imaginer des trajectoires de transformation plus douces, respectueuses des habitants et de la mémoire des lieux.
Ce projet explore cette tension : entre survivance et effacement, entre idéologie et usage, entre béton et ciel. Il s’attache à ce que disent ces formes rigides, répétitives, de l’utopie qui les a produites et du quotidien qui les prolonge.
Dans un pays largement façonné par la nature, ces constructions normatives s’inscrivent comme des dissonances verticales, indifférentes au paysage. Le contraste est fort, parfois troublant : la mécanique du passé face à la résilience du présent.
Bétonnée(s) et Vivante(s)
2018 - wip
[EN]
The Italie XIII urban development project, emblematic of Paris’s 13th arrondissement, marks a major step in the transformation of the capital's landscape that began in the 1960s. Driven by a modernist vision, this large-scale planning initiative, designed by architect Michel Holley, gave rise to large housing complexes and a unique urban framework, where concrete interacts with elevated or suspended public spaces, most notably embodied by the Olympiades slab.
Today home to nearly 11,000 residents, the site reflects a distinctive urban model that is both monumental and layered. It also bears a strong Asian identity, shaped by immigration waves from the 1970s, particularly from Cambodia, Laos, Vietnam, and China. This presence has fostered a vibrant neighborhood culture, blending businesses, places of worship, culinary traditions, and community ties. It represents a vital human and cultural richness in the contemporary history of the site.
This photographic series seeks to explore its contrasts, between architectural ambition and the everyday lives of its residents, between geometric rigor and the personal appropriation of space. Far from the reductive portrayals that long burdened these complexes, it aims to reveal a raw and paradoxical beauty, emerging from urban planning that once dreamed of the future and imposed its form.
Long depreciated, large housing developments (”grand ensembles”) like the Olympiades are now enjoying renewed interest. Their construction quality, generous spaces, and modularity, integrated from the design stage, make them structures capable of evolving and meeting today’s challenges.
Since 2001, the neighborhood has been part of the Greater Urban Renewal Project (GPRU) of the Parisian periphery, now extended through the ambitious “Olympiades 2030” program. This comprehensive project aims to reactivate the site’s potential by adapting it to contemporary challenges, ecological transition, social inclusion, quality of life improvements, enhancement of public spaces, and the creation of cool zones in an otherwise mineral-dominated environment. Designed as a participatory initiative, Olympiades 2030 fully involves residents in the transformation process, recognizing their central role as “users with expertise.” Their daily experience of the place thus becomes a key driver in shaping an appropriate, sustainable, and shared evolution.
In this context, rehabilitation emerges as a virtuous approach at the intersection of social, economic, ecological, and urban planning issues. It allows for the preservation of the site's memory and of those who live there, limits environmental impact, and continues the urban narrative without abrupt rupture. Far from being a static or outdated model, Italie XIII appears instead as a territory in motion, carrying a reinvented modernity, where the legacies of the 20th century meet the aspirations of the city of tomorrow.
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[FR]
L’opération urbaine Italie XIII, emblématique du 13ᵉ arrondissement de Paris, constitue une étape majeure dans la transformation du paysage de la capitale amorcée dans les années 1960. Porté par une vision moderniste, ce vaste projet d’aménagement, conçu par l'architecte Michel Holley, a vu naître de grands ensembles et une trame urbaine inédite, où le béton dialogue avec des espaces publics suspendus ou surélevés, incarnés notamment par la dalle des Olympiades.
Aujourd’hui habité par près de 11 000 personnes, ce site reflète un modèle urbain singulier, à la fois monumental et stratifié. Il porte également une forte empreinte identitaire asiatique, héritée des vagues d’immigration des années 1970, notamment en provenance du Cambodge, du Laos, du Vietnam ou de Chine. Cette présence a façonné une culture de quartier vivante, mêlant commerces, lieux de culte, traditions culinaires et liens communautaires. Elle constitue une richesse humaine et culturelle essentielle à l’histoire contemporaine du site.
Cette série photographique s’attache à en explorer les contrastes : entre ambition architecturale et quotidien des habitants, entre rigueur géométrique et appropriation intime des lieux. Loin des représentations réductrices qui ont longtemps pesé sur ces ensembles, elle cherche à révéler une beauté brute et paradoxale, émergeant d’un urbanisme qui rêvait d’avenir et imposait sa forme.
Longtemps dénigrés, les grands ensembles comme les Olympiades suscitent aujourd’hui un regain d’intérêt. Leur qualité constructive, la générosité des surfaces et leur modularité, pensées dès leur conception, en font des structures capables d’évoluer et de répondre aux enjeux du présent.
Le quartier est inscrit depuis 2001 dans le Grand Projet de Renouvellement Urbain (GPRU) de la couronne parisienne, prolongé aujourd’hui par l’ambitieux programme Olympiades 2030. Ce projet global vise à réactiver les potentialités du site en l’adaptant aux défis contemporains : transition écologique, inclusion sociale, amélioration du cadre de vie, revalorisation des espaces publics, et création d’îlots de fraîcheur dans un environnement largement minéral. Conçu comme un projet participatif, Olympiades 2030 associe pleinement les habitants au processus de transformation, en reconnaissant leur rôle central en tant que maîtrise d’usage. Leur expérience quotidienne du lieu devient ainsi un levier essentiel pour imaginer une évolution adaptée, durable et partagée.
Dans ce contexte, la réhabilitation s’affirme comme une démarche vertueuse, à la croisée des enjeux sociaux, économiques, écologiques et urbanistiques. Elle permet de préserver la mémoire des lieux et de celles et ceux qui y vivent, de limiter l’impact environnemental, et de prolonger l’histoire urbaine sans rupture brutale. Loin d’un modèle figé ou dépassé, Italie XIII apparaît ainsi comme un territoire en mouvement, porteur d’une modernité réinventée, où les héritages du XXᵉ siècle rencontrent les aspirations de la ville de demain.
A l'écoute du courant
2024 - wip
[EN]
The Garonne basin in Bordeaux is a territory intrinsically linked to water, which shapes its landscapes, its uses, and its social dynamics. As a vital artery of southwestern France, the river is both a vehicle for human, economic, and ecological connections, and a symbol of the contemporary challenges we face. This essential resource raises pressing questions about its management in a context of increasing urbanization, growing human activity, and multiplying natural risks. While the Garonne continues to structure the territory it flows through, it represents both a development opportunity and a source of vulnerability in the face of ongoing environmental transformations.
Since Antiquity, the Garonne has been a central axis for human and commercial exchange, marking the key stages of regional development. From Roman roads to modern transport infrastructure, it has enabled the rise of major human and economic dynamics. Today, the river nourishes a densely populated region, supporting a significant share of the South-West's economic activities, from industry and agriculture to tourism. The river is also home to remarkable biodiversity, protected at both national and European levels, and offers a privileged living environment thanks to the diversity of its landscapes and natural habitats.
Despite this richness, the Garonne Valley is facing deep tensions. The fragile balance between human development and environmental preservation is increasingly under strain. Demographic growth and land pressure impose significant constraints on space, while patterns of resource consumption and the progressive degradation of water quality intensify ecological risks. Climate change makes water resource management particularly complex. Reduced river flow during drought periods is becoming increasingly common, and flood risks, though often underestimated, remain a potentially devastating threat. While major floods have been rare in recent decades, the Garonne remains a powerful river, whose surges serve as constant reminders of the need to adapt land planning and riverbank management.
By examining this fluid territory, whose transformations are redefining the boundaries of the city and its fringes, this photographic series highlights the environmental and human challenges that emerge from the interaction between biodiversity, rurality, urban life, and industry. The series also seeks to make visible the ways in which inhabitants engage with the river—their uses, their stories, their sense of belonging—in an effort to capture the multiple, sometimes ambivalent, relationships people maintain with this living landscape.
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[FR]
Le bassin de la Garonne à Bordeaux est un territoire indissociable de l’eau, qui façonne ses paysages, ses usages et ses dynamiques sociales. Artère vitale du Sud-Ouest de la France, le fleuve est à la fois un vecteur de connexions humaines, économiques et écologiques, et un symbole des enjeux contemporains auxquels nous faisons face. Cette ressource essentielle soulève la question de sa gestion dans un contexte où l’urbanisation, la pression des activités humaines et les risques naturels se multiplient. Alors que la Garonne continue de structurer le territoire qu’elle traverse, elle incarne autant un potentiel de développement qu’une source de vulnérabilité face aux transformations environnementales en cours.
Depuis l'Antiquité, la Garonne a été un axe central pour les échanges humains et commerciaux, marquant les grandes étapes du développement régional. Des voies romaines aux infrastructures modernes de transport, elle a permis l’émergence de grandes dynamiques humaines et économiques. Aujourd'hui, le fleuve irrigue un territoire dense, soutenant une part importante des activités économiques du Sud-Ouest, de l’industrie à l’agriculture en passant par le tourisme. Le fleuve abrite également une biodiversité remarquable, protégée au niveau national et européen, et offre un cadre de vie privilégié grâce à la diversité de ses paysages et de ses milieux naturels.
Malgré cette richesse, la vallée de la Garonne se trouve confrontée à de profondes tensions. L’équilibre fragile entre développement humain et préservation de l’environnement est de plus en plus mis à mal. L’augmentation démographique et la pression foncière exercent une forte contrainte sur l’espace, tandis que les logiques de consommation des ressources et la dégradation progressive de la qualité de l’eau exacerbent les risques écologiques. Les effets du changement climatique rendent la gestion des ressources en eau particulièrement complexe. La baisse des débits en période de sécheresse devient récurrente, et les risques d’inondation, bien que souvent sous-estimés, demeurent une menace potentiellement dévastatrice. Si les grandes inondations se sont faites rares sur la période récente, la Garonne n’en reste pas moins un fleuve puissant, dont les crues rappellent régulièrement la nécessité d’adapter l’aménagement du territoire et la gestion des rives.
En interrogeant ce territoire fluide dont les mutations redéfinissent les frontières de la ville et de ses franges, cette série met en lumière les enjeux environnementaux et humains qui émergent de l’interaction entre biodiversité, ruralité, urbanité et industrie. La série s’attache aussi à rendre visibles les formes d’appropriation du fleuve par ses habitants, leurs usages, leurs récits, leurs ancrages, dans une volonté de capter les rapports multiples, parfois ambivalents, qu’entretiennent les populations avec ce paysage vivant.
Vertical utopia
2023
[EN]
Vertical Utopia explores urban morphology in South Korea by illustrating the country's fascinating growth, best known as the "Miracle on the Han River." The analysis is conducted through the lens of the "Tanjis," the massive, standardized housing units that emerged in the 1970s across the South Korean urban landscape. The rise of the Tanjis, a direct consequence of the country's explosive development, was seen as a solution to the urgent housing shortage, made possible by the use of prefabrication in construction processes.
Tanjis in South Korea were supported by public authorities and promoted as a model of the modern world, even as a symbol of material wealth. Today, they represent over 60% of the South Korean housing market and have spread across the entire country.
The population seems to have accepted this reality, but it also reflects a lack of alternatives. A paradigm shift occurred in the 1970s, making Tanjis the dominant form of housing. Until the end of the Korean War, the country was mostly composed of single-family homes, and horizontal expansion prevailed. The 1960s saw the emergence of the first apartment buildings, followed by the massive Tanjis in the 1970s. Verticality then swept across the landscape. This shift led to architectural and landscape uniformity, dysfunctions in the urban fabric, rising real estate prices, and the disappearance of traditional neighborhoods and the communities that inhabited them.
It appears that the vast majority of these buildings are constructed by national corporations without the involvement of architects. In the urban environment, the few remaining traces of traditional architecture survive through old city gates, temples, or Hanok houses. Or, more regrettably, they are incorporated into large American retail chains, where traditional roof forms are reinterpreted as stylistic veneers.
The continued presence of Tanji construction sites throughout the country, in both urban and rural areas, demonstrates not only ongoing growth but also the enduring adoption of this housing model by South Koreans, who often view the Tanjis as a symbol of social mobility and distinction.
While France has experienced mixed results with its "Grands Ensembles" — often associated with urban fragmentation, the concentration of disadvantaged populations, and the withdrawal of public authorities — South Korea has managed to adapt this model to its own context. In some cases, it has even succeeded in fostering more balanced communities and cohesive social dynamics.
The austere architectural form and lack of distinctive identity in these prefabricated landscapes is fascinating, yet it is all the more unsettling to observe that a strange form of utopia has emerged from this phenomenon.
Although the Tanjis once embodied a solution to the housing crisis, their legacy today appears contradictory: a symbol of success that may now need to be deconstructed?
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[FR]
Vertical Utopia explore la morphologie urbaine en Corée du Sud en illustrant la croissance fascinante du pays, mieux connue sous le nom de « Miracle de la rivière Han ». L’analyse est faite du point de vue des « Tanjis », ces unités d’habitation massives et standardisées apparues dans les années 1970 dans le paysage urbain sud-coréen. L’émergence des Tanjis, conséquence de la croissance fulgurante du pays, a été perçue comme une solution à l’urgente pénurie de logements, rendue possible par le concept de préfabrication dans les processus de construction.
Les Tanjis en Corée du Sud ont été soutenus par les autorités publiques et présentés comme un modèle du monde contemporain ou encore comme un symbole de richesse matérielle. Aujourd’hui, ils représentent plus de 60 % du marché du logement sud-coréen et ont ainsi essaimé à travers tout le pays.
La population semble accepter cette réalité mais cela révèle un manque d’alternatives. En effet, un changement de paradigme a eu lieu dans les années 70, faisant des Tanjis le type de logement dominant. Jusqu’à la fin de la guerre de Corée, le pays était majoritairement composé de maisons individuelles, et l’horizontalité prédominait. Les années 1960 ont vu apparaître les premiers immeubles, puis les immenses Tanjis dans les années 1970. La verticalité a alors envahi le territoire. Cela a généré une uniformisation architecturale et paysagère, des dysfonctionnements dans les tissus urbains, une hausse des prix de l’immobilier, ainsi que la disparition des quartiers traditionnels et des communautés qui y étaient implantées.
Il semble que la grande majorité des bâtiments soient construits par des entreprises nationales sans intervention d’architectes. Dans l’environnement urbain, les rares vestiges de l’architecture traditionnelle subsistent à travers les anciennes portes, les temples ou les maisons Hanok. Ou, plus tristement encore, ils sont intégrés à des bâtiments commerciaux de grandes enseignes américaines, détournant les formes de toitures de l’architecture traditionnelle.
La forte présence encore aujourd’hui de chantiers de Tanjis dans tout le pays, aussi bien en zone urbaine que rurale, démontre la croissance continue et l’adoption de ce modèle d’habitat par les Sud-Coréens, qui voient les Tanjis comme un symbole d’ascension sociale et de distinction.
Alors que la France a connu des résultats contrastés avec ses « Grands Ensembles », souvent associés à une fragmentation urbaine, à la concentration de populations dans des milieux défavorisés et à un désengagement des autorités publiques, la Corée du Sud a su adapter ce modèle à son propre contexte, parvenant dans certains cas à favoriser des communautés plus équilibrées et des dynamiques sociales plus cohésives.
La forme architecturale austère et dénuée d’identité propre de ces paysages préfabriqués est fascinante mais il est d’autant plus troublant de constater qu’une étrange forme d’utopie a émergé de ce phénomène.
Bien que les Tanjis aient incarné une solution à l’urgence du logement, leur héritage aujourd'hui semble contradictoire : un symbole de réussite devenu un modèle à déconstruire ?
Horizon 99
2012 - wip
[EN]
Designed as transitional spaces for movement and consumption, commercial zones on the outskirts of cities stretch along the urban fringe, where asphalt overtakes soil, and neon signs flash in landscapes stripped of memory. These places, products of functional and standardized urbanization, have become the everyday backdrop for millions of people, all while being relegated to the periphery of our collective gaze.
The title Horizon 99 refers to the well-known marketing strategy of psychological pricing, where ".99" is used instead of a round number to create an illusion of affordability. It also nods to the way these landscapes are presented to us: nearly complete, but always slightly cut off, deceptively ordinary, and carrying a deeper narrative beneath their surface banality. Like those missing cents, they reveal much about our relationship to reality, value, space, and consumption.
Here, we observe slowly and attentively, capturing a suspended moment in places we usually pass through without noticing. These could be described as non-places, in the sense defined by anthropologist Marc Augé—transit spaces, interchangeable, lacking historical or emotional anchoring, with no identity beyond the architectural codes of the brands they host. Yet these non-places silently shape our perception of the modern world. They embody the impact of consumer society on the territory, and the way our habits generate an aesthetic of indifference, of the temporary turned permanent.
But these landscapes are not static. In 2024, a national plan was launched to initiate a profound transformation of these commercial zones at city entrances, long conceived as spaces solely devoted to commerce and automobiles. The ambition is to foster new uses: housing, public amenities, green spaces, services, and soft mobility. These standardized, often disconnected areas are now expected to become more integrated, resilient living environments, aligned with today’s economic, social, and environmental shifts. This fragile moment of transition raises a question: what new functions, what new forms can these spaces aspire to? Their long-fixed image is beginning to waver.
︎
[FR] Espaces de transition conçus pour la circulation et la consommation, les zones commerciales en périphérie urbaine s’étendent à la lisière des villes, là où l’asphalte prend le pas sur la terre, où les enseignes clignotent dans un décor sans mémoire. Ces lieux, fruits d’une urbanisation fonctionnelle et standardisée, sont devenus les décors du quotidien pour des millions de personnes, tout en étant relégués à l’arrière-plan de notre regard collectif.
Le titre Horizon 99 fait référence à cette stratégie marketing bien connue du prix psychologique, établi à ".99" plutôt qu’à l’entier supérieur pour donner une illusion d’accessibilité. C’est aussi un clin d’œil à la manière dont ces paysages nous sont présentés : presque complets, mais toujours tronqués, faussement anodins, porteurs d’un récit plus profond que leur apparente banalité ne le laisse penser. Comme ces centimes manquants, ils disent beaucoup de notre rapport au réel, à la valeur, à l’espace et à la consommation.
On observe de manière lente et attentive, un temps suspendu dans des lieux que l’on traverse sans y prêter attention. On pourrait les qualifier de non-lieux, au sens donné par l’anthropologue Marc Augé : des espaces de transit, interchangeables, sans ancrage historique ou affectif, ni identité propre autre que leur respect des chartes architecturales de leurs enseignes respectives. Pourtant, ces non-lieux façonnent silencieusement notre perception du monde moderne. Ils incarnent l’impact de la société de consommation sur le territoire, et la manière dont nos habitudes produisent une esthétique de l’indifférence, du provisoire devenu permanent.
Mais ces paysages ne sont pas figés. En 2024, un plan national a été lancé pour amorcer une transformation en profondeur de ces zones commerciales en entrée de ville, longtemps pensées comme des espaces uniquement dédiés au commerce et à l’automobile. L’ambition est de faire émerger de nouveaux usages : logements, équipements, nature, services, mobilités douces. Ces lieux standardisés, souvent déconnectés des tissus urbains, sont appelés à devenir des espaces de vie mieux intégrés, plus résilients, en phase avec les mutations économiques, sociales et environnementales. Ce moment de transition fragile interroge : à quelles nouvelles fonctions, à quelles nouvelles formes ces espaces peuvent-ils aspirer ? Leur image, longtemps figée, commence à vaciller.
Rénovation d’un bâtiment de bureaux (secteur luxe), Paris (08e)
delivery
architect : Studios Architecture - Studio Vincent Eschalier
project owner : Covivio
general contractor : Dumez Île-de-France
2025
Cyma Forma - ALT campaign II
images for the official launch of the ALT synthesizer designed and manufactured by Cyma Forma
2025
27 logements, ZAC du Port, Pantin
delivery
architect : Palast architectes
project owner : Preference Home
2025
Charenton, Paris (12e)
delivery
architect : Avenier Cornejo Architectes
project owner : HSF - filiale RIVP
general contractor : Tempere Construction
2025
Centre de formation, Le Havre
delivery
architect : Studios Architecture
2025